SITUATION :
Le 20 Novembre 2022, va se dérouler en Guinée-Equatoriale les élections présidentielles, législatives, municipales et sénatoriales anticipées.
Selon les autorités, le choix combiné et anticipé de ces élections se justifie par le souci de réduire le coût du processus électoral ; dans un contexte économique mondial assez contraignant, notamment avec l’instabilité du prix du baril du pétrole à l’international.
Concernant ces élections, trois partis politiques se représentent à savoir : le Parti Démocratique de la Guinée-équatoriale au pouvoir, la Convergence pour la Sociale Démocratie, le Parti de la Coalition Sociale-Démocrate (ex allié PDGE).
Sur le plan politique, la singularité de la Guinée Equatoriale se situe au niveau de la longévité au pouvoir du président Teodoro Obiang Nguema Mbasogo qui à 80 ans tient d’une main de fer ce pays, depuis plus de quarante-trois années. Le président Obiang détient le record mondial de longévité au pouvoir, hors monarchie et va briguer un sixième mandat au suffrage universel. Il dirige le pays depuis 1979, après avoir renversé son oncle Francisco Macías Nguema qui était le président entre 1968-1979.
En 2016, après avoir été réélu avec plus de 93,7 % des suffrages, le PDGE occupait 99 des 100 sièges de la chambre basse sortante et la totalité des 55 sièges élus du Sénat. Également, avec une coalition de quatorze partis politiques, il est évident que le président Teodoro Obiang Nguema Mbasogo et son parti ont tous les atouts pour contrôler à nouveau totalement l’État.
En face du président sortant, le SG du Parti Démocratique de la Guinée Equatoriale, il y aura M Andrès Esono Ondo, le candidat de la Convergence pour la Démocratie Sociale (CPDS), seul parti d’opposition qui ne soit pas interdit, et Buenaventura Monsuy Asumu celui du Parti de la Coalition Sociale-Démocrate (PCSD).
Cependant, des troubles ont également été notées lors de la période pré-électorale, à savoir : l’arrestation de plus de 150 militants du parti interdit Citoyens pour l’Innovation (CI), ainsi que son chef Gabriel Nse Obiang Obono, d’activistes des droits humains comme Anacleto Micha Ndong Nlang, et du rappeur Leoncio Prisco Eko Mba, alias Adjoguening. Ce qui a amené le Réseau des défenseurs des droits humains en Afrique centrale (Redhac) qui est basé au Cameroun, à dénoncer cette vague de répression.
D’ici quatre jours, les équato-guinéens vont choisir leur président, pour les sept ans à venir : quels sont les enjeux et défis de ces élections ?
DÉFIS ET PERSPECTIVES
La Guinée-Équatoriale, avec une population de 1.496.673 d’habitants et une superficie de 28 051 km², est un petit pays, assez organisé qui est en train de devenir un eldorado grâce au pétrole.
D’où, son challenge de présider en 2023 l’Organisation des Pays Producteurs de Pétrole, ce qui représente un grand défi pour ce pays et, un rôle de leader à assumer dans cette partie du continent.
Pour faire de ce pays un havre de paix sûr, ces élections ont également des enjeux stratégiques majeurs sur le plan sécuritaire, sachant l’instabilité des états autour et l’essor économique du pays qui, impose une meilleure redistribution des richesses en faveur des populations.
Avec une position littorale, adossée au Cameroun et au Gabon, à cheval entre le centre et l’ouest de l’Afrique, ce pays a des atouts majeurs pour devenir incontournable au niveau sous-régional ; de par son influence politique à promouvoir et son poids économique.
Pour arriver à ce niveau de stabilité et d’influence, la classe politique équato-guinéenne a besoin, de se retrouver autour d’un consensus démocratique en respectant les règles préétablies. D’où, à l’heure venue, la très grande responsabilité pour le président Obiang, de transmettre le pouvoir selon la volonté démocratique exprimée par le peuple souverain de la Guinée-équatoriale.
BRES-Octagone